par Tibor_fr » Mer 29 Juin 2011 12:50
J'attendais la soirée d'hier avec beaucoup d'impatience.
Sur le papier, la soirée avait tout pour être intéressante : un des meilleurs jeux qu'il m'ait été donné de tester, des joueurs forts sympatiques et connaissant très bien les ficelles du jeu, un challenge stimulant... En réalité, elle fut passionnante ! Certainement la meilleure partie de Civilization que nous ayons joué depuis ce mardi froid de décembre où j'avais ramené pour la toute première fois ma boite fraichement achetée. La plus disputée, la plus rocambolesque et la plus aboutie en tout cas.
Dans les rôles principaux (dans l'ordre du tour) :
Ronan : Egyptien
Thibault : Chinois
Guillaume : Russe
Olivier : Allemand
Le début de partie ressemble à un conte de fée pour Guillaume et Ronan : irrigation dès le 2e tour, 2 (3 dans le cas de Ronan) villes dès le début du 3e tour, et de nombreuses ressources. Un cauchemar en revanche pour moi : suite à une petite erreur de placement (j'ai cru que Guillaume pouvait directement se rendre dans ma ville et me piquer une technologie) de ma part, je perd dès le 3e tour, deux armées et une ressource contre Guillaume. Il faut dire que le bougre vient de passer en l'espace de 2 tours (où, comme par hasard, il jouait après moi puis avant moi... donc 2 fois de suite), de 0 en bonus militaire à + 10 !!! Avec dans la foulée, le développement de la chevalerie.
A ce moment-là, l'avis général est unanime : Guillaume a d'ores et déjà gagné et seul le tour où surviendra sa victoire reste à déterminer. Quelque peu blasé, je décide néanmoins de mourir les armes à la main : je pleure de l'aide chez mes voisins et investit tout ce que je peux dans le militaire. Cela passe par faire le Metalworking et utiliser une des cartes cultures récupérées grâce à mon pouvoir de chinois (3 pts culture / Hutte ou village) pour détruire une des barracks de Guillaume (il n'y en a plus de disponible au marché, Olivier ayant construit les 2 autres du jeu) et la reconstruire dans la foulée. Combiné à de nombreux (et couteux) développement et achats militaires, la menace Phantom Guillaume est écartée, le disqualifiant alors pour la victoire finale (il n'a misé jusqu'alors QUE sur le militaire). Mais ce faisant, je me suis moi-même certainement mis hors course.
Sitôt un nuage écarté, une autre tempête pointe son nez. En effet, le temps qu'Olivier et moi bloquions Guillaume, Ronan avait constitué une véritable machine à points de culture : une de ses villes pouvait ainsi en récolter 11 par tour, tandis que les deux autres tournaient autour de 8 chacune !! Et sitôt enclenché la marche avant, rien ne semble plus pouvoir l'empêcher d'aller chercher la victoire au bout de la piste culturelle. Cette fois, rebelote : Olivier et moi nous liguons contre l'Egyptien pour, à défaut de l'empêcher de gagner, au moins le freiner. Et cela marche pas trop mal : à coup d'espions (Merci Writing) et de cartes de culture, nous parvenons à fortement limiter sa progression. Ce qui ne l'empêche pas d'arriver sans trop forcer au 3e age culturel !
La locomotive "Ronan" ralentie, une autre pointe son nez : Olivier, tout en discrétion, atteint à l'aube du 8e tour les 8 pièces d'or, soit plus de la moitié du chemin pour une victoire économique. Si ses technologies actuelles laissent présager un ralentissement de sa progression (Code of Law à 3/4 et Démocratie à 2/4), il n'en reste pas moins dangereux. D'autant plus qu'il est alors relativement puissant militairement (allemand oblige) et que ses troupes menacent de plus en plus Ronan (apparemment faible, voir très faible sur ce plan là). Cela fait donc encore une nouvelle personne à surveiller pour la victoire finale. Heureusement, Olivier se prend les pieds dans le tapis lors d'un combat crucial contre Ronan. D'une victoire probable, cette bourde le conduit à une défaite cinglante qui, plus important encore que la ressource perdue, vide ses réserves en troupe et en fait dès lors une proie idéale pour l'autre guerrier de la partie, le Russe. Attention néanmoins : si le danger "militaire" est alors écarté, celui "économique" est toujours bien réel !
Arrive alors le 8e tour, le début de la fin. Les 3 tours qui vont suivre vont en effet connaitre un grand nombre de rebondissements, au point que la carte en sera changée. C'est moi qui ouvre les hostilités en rendant caduque le Louvre de Ronan de manière à le ralentir encore dans sa course effrénée vers la victoire. Histoire d'enfoncer le clou, j'annule une de ses actions villes avec mon dernier espion. Puis vient le tour de Guillaume. Profitant ainsi de l'affaiblissement inespéré de l'Allemand, il l'attaque 3 fois en un seul tour, lui détruisant 1 colon, 2 armées, sa dernière unité et... une ville ! Le coup est d'autant plus rude qu'Olivier se retrouve plus ou moins à poil. De chasseur, il est devenu le chassé. Inutile de dire que notre ami est totalement désabusé...
Dès le 9e tour, le rythme s'intensifie et chacun sort la grosse artillerie. Voyant bien que les récents évènements ont remis Guillaume dans la partie (beaucoup de technologies et, surtout, une possibilité de prendre à court terme la capitale d'Olivier), je lui tape dessus : je lui détruis une Academy (+4 en militaire), que je reconstruis aussitôt avec celle qu'il avait lui-même détruit en prenant la ville d'Olivier. Ce faisant, l'écart de puissance militaire Allemand/Russe est fortement réduit et la menace de Guillaume à nouveau écartée... Du moins, c'est ce que j'espère. J'enchaine dans la foulée en envoyant des troupes menacer Ronan. Voilà pour mon tour. Mais encore une fois, le poing sur la table est à chercher du coté du Russe : celui-ci lance une jolie bombe atomique sur la plus belle ville de Ronan, celle-là même qui lui fournissait 11 points de culture par tour. Adieu merveille, temples et cathédrales. La victoire redevient alors possible.
Car oui, malgré mon départ catastrophique du à un voisin trop belliqueux et mes efforts désespérés pour ralentir, parfois seul, les autres joueurs, je suis revenu dans la course à la victoire. Et de bien belle façon : à coup de cartes de culture et de la construction (très couteuse) de la Statue de la Liberté, j'ai fait mon retard technologique et me présente ainsi lors du 10e tour comme le mieux placé pour l'emporter. En effet, je peux obtenir les 3 technos qui me manquent d'ici la fin du 11e tour. Tandis que Olivier (victoire économique au 12e/13e tours), Ronan (victoire culturelle au mieux au 12e tour) et Guillaume (victoire technologique au 12e tour) doivent encore patienter. J'en ai presque du mal à cacher mon petit sourire goguenard.
Sauf que... sauf que... sauf qu'il n'était pas prévu qu'Olivier, démotivé par ses cinglantes défaites, laisserait tomber sa défense pour glaner 1 ou 2 pièces de plus (il termine à 12). D'autant plus dommage qu'à ce moment-là, il était encore en course pour la victoire finale. Du coup, c'est pratiquement, les portes de sa capitale grandes ouvertes qu'il accueille les troupes de Guillaume. La victoire Russe ne fait plus aucun doute. Mais en aurait-il été autrement si Olivier avait eu 3 unités (et non 1) à opposer lors de la bataille ? La question se pose...
En tout cas, Guillaume remporte ainsi sa 3e victoire à ce jeu... une 3e victoire militaire !!! A croire qu'il ne sait faire que la guerre :P
Concernant la partie, nous avons été bluffé une fois de plus par la richesse du jeu ET de la partie. D'autant que, sans vouloir nous vanter, le niveau était très élevé ! Il suffit de voir la situation finale pour voir combien chacun d'entre nous a su parfaitement se développer, tout en ralentissant les autres. En 10 tours, jugez plutôt : pas loin de 12 technologies chacun, une belle progression sur la culture (Guillaume, Olivier et moi à l'Age 2, Ronan à l'Age 3), pas mal d'or (De 4 pour Ronan et Guillaume à 12 pour Olivier), des villes bien pleines... Non franchement, on était loin des premières parties balbutiantes. Sans oublier le fait que, malgré un départ quasi parfait en militaire de Guillaume, chacun a parfaitement su comment le contrer, sans nuire à sa propre stratégie, pour permettre à la partie de continuer. Une nouvelle preuve, s'il en était, que le militaire n'est pas si "unbalanced" que cela... même s'il gagne souvent à la fin :lol!: