Hier soir, les plus grandes Civilisations s'étaient invitées à nos tables.
En effet, dès mon arrivée, Paul lançait un 7 Wonders pour présenter le jeu à deux amis. Ni une ni deux, Arnaud, Guillaume et moi nous greffions à eux. Un petit jeu de Civilization en 30', cela ne se refuse pas ! Mais le gros de notre soirée était clairement ailleurs : nous avions un gros jeu qui tâche à tester juste après, un autre jeu de Civilization. Notre trio a donc clairement accéléré le jeu. Mauvaise idée, car, du coup, les collègues de Paul ont eu un peu de mal à comprendre ce qu'ils faisaient, renforçant ainsi cette impression de léger brouillard qui accompagne la première partie de 7 Wonders. Toujours est-il que la partie se terminait au bout d'à peine 30 minutes par une victoire à l'arraché de votre humble serviteur. Comme souvent, je n'ai versé ni dans le scientifique, ni dans le militaire mais uniquement dans les bâtiments civils + 1 guilde. Je l'emporte donc avec 55 points contre 52 pour un collègue de Paul, 50 pour Guillaume et Arnaud, 47 points pour Paul et 36/32 points pour Fabrice et pour l'autre collègue.
Après cet apéritif, il était temps de passer aux choses sérieuses :
Sid Meier's Civilization : The Board Game que je venais tout récemment d'acheter. Amusant d'ailleurs de voir que pour une boite à peu près de la même taille que celle de 7 Wonders, le jeu propose 10 fois plus de matériel et des parties 6 fois plus longues...
La mise en place commence donc vers 20h45. Elle est relativement longue, justement à cause de ce matériel pléthorique qu'il va falloir trier, mais aussi parce qu'étant le seul à connaitre le jeu, je suis le seul à la faire. Mais grâce aux superbes graphismes du jeu (inspirés du jeu vidéo), personne ne s'en plaindra. Près de 100 jetons, plus de 300 cartes, quelques figurines et des plateaux individuels.... Tous merveilleusement illustrés. Pas de doute : on est dans du lourd ! Du très lourd.
Pourtant, dès l'explication des règles, il devient évident à mes 3 compagnons, que le jeu n'est pas si imposant que le matériel pléthorique le laisse croire. L'explication est certes longue mais c'est davantage en raison de l'abondance de mécanismes différents, que de points de règles compliqués, voir alambiqués. Les mécanismes sont à la fois simples et élégants tout en promettant des choix cornéliens. Les règles coulent de source, surtout pour qui a joué à Civilization sur PC. Bref, cela sent bon le bon jeu.
Concrètement, chacun d'entre nous incarne une brillante civilisation du passé (ou de l'avenir
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). Ainsi, Arnaud s'est transformé en une sculpturale Tzarine (Catherine II), Guillaume s'est coiffé de son casque à pointe allemand (Bismark), Benjamin s'est mis à éditer des petits livrets rouges (Mao) tandis que je me prenais pour César en parlant de moi-même à la 3e personne (et non pas Alain Delon). Le décor étant planté, nos objectifs étaient clairs : développer nos civilisations, en créant de nouvelles villes, en construisant des bâtiments lucratifs et en bâtissant des Merveilles, afin de revendiquer une des 4 victoires différentes du jeu : la victoire militaire (conquérir une capitale adverse), la victoire culturelle (arriver au bout de la piste des points culture), la victoire économique (amasser 15 pièces) et la victoire technologique (découvrir la seule technologie de niveau 5 disponible). Le jeu fonctionne en tour, chaque tour étant décomposé en 5 phases, plus ou moins rapides. Lors de chacune d'elle, les joueurs vont jouer à tour de rôle, voir en simultané, ce qui permet de grandement réduire l'attente. Comme il s'agit à chaque fois de faire 1 à 3 actions, les tours sont rapides et fluides. Personne n'attend réellement (en moyenne, chacun de nous devait attendre 2 à 3 minutes pour rejouer !).
Les règles expliquées, nous nous lançâmes dans la partie proprement dite. Les premiers tours étaient consacrés principalement à l'exploration de la carte (très ingénieux système d'ailleurs qui donne vraiment l'impression d'y être). Le jeu étant très riche, surtout en raison des 36 technologies auquelles chacun a accès, nous naviguons un peu à vue pour ce début de partie. Heureusement, nous n'avons pas encore beaucoup de choix ni de possibilités d'action. Pour ma part, je vais de Hutte en Hutte, engrangeant ainsi de nombreuses ressources, et fait mes premiers pas sur l'échelle de culture. Très rapidement, je prend une avance conséquente qui inquiète mes adversaires. Benjamin se lance alors, à son tour, dans la culture. Mais en ayant mieux préparé son coup, il va engranger les points de culture bien plus vite que moi et ne tardera pas à me rattraper. De son coté, Arnaud peine à se développer. Handicapé par "l'oubli" d'un de ses bonus de Civilisation, il prend des risques inconsidérés (mais bon, on découvrait ! D'autres auraient certainement fait pareil) et s'attaque à un village barbare, sans aucune "préparation". C'est donc une défaite cuisante qui va le ralentir encore plus pour ériger sa deuxième ville, là où Benjamin en a déjà 3, Guillaume et moi, 2. Résultat : il va quelque peu subir le reste de la partie et ne réussira que très tardivement à combler son retard. Enfin, Guillaume constitue petit à petit une véritable machine de guerre, soutenue par de fortes capacités en Commerce. L'air de rien, il envoie plusieurs armées aux portes de mon territoire et de celui d'Arnaud. La guerre semble inévitable.
De mon coté, j'ai déjà fort à faire avec un Perfidius qui s'est lancé dans une course à l'armement. Je tente de le suivre mais doit clairement son "immobilisme" à mon Général, pioché en début de partie grâce à la culture, qui me donne un avantage conséquent. En attendant, nos troupes se font face et il suffirait d'un rien pour déclencher une guerre. D'autant que Romains et Chinois se battent âprement sur un autre front : celui de la culture. Au fil des tours, nous avons bien progressé et approchons dangereusement de la victoire culturelle. Nous sommes encore au coude à coude, mais il est évident que sa machine à produire des points de victoire est bien meilleure que la mienne. En fait, il a tout accès sur la culture et la guerre, là où moi je touche un peu à tout.
C'est finalement Guillaume qui nous mettra d'accord. Le mauvais début de partie d'Arnaud en aura fait rapidement une cible de choix. Affaiblie militairement, obligée de tout miser sur la construction de bâtiment pour compenser son retard, la Russie est prête à tomber. C'est aux alentours du 9e/10e tour que l'allemand lui portera le coup de grâce. Il entrera dans Moscou, à peine défendu, et remporte ainsi une Victoire Militaire. A noter que Benjamin pouvait gagner au tour suivant par le biais d'une Victoire Culturelle !
En résumé, une excellente première partie. Nous avons été (surtout moi et Arnaud) submergés par les très nombreuses possibilités du jeu mais, et c'est là la force du jeu, sans jamais perdre pied grâce à des mécanismes simples et très logiques. Les tours se sont enchaînés très rapidement et c'est avec surprise, que nous avons découvert qu'il était minuit vingt. Un peu moins de 4 heures pour installer le jeu, expliquer les règles, jouer en prenant notre temps (première partie oblige) et ranger tout le matos. Nous étions à la fois surpris d'avoir fini si vite (les retours sur internet parlaient de 4h minimum) et de ne pas avoir vu le temps passer. En tout cas, à la fin de cette partie, 2 joueurs étaient particulièrement emballés par le jeu (Perfidius et moi), un autre était agréablement surpris par l'originalité du jeu (Guillaume) et le dernier restait relativement dubitatif en raison de sa partie en dedans. A refaire.... et le plus vite sera le mieux
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