Hier soir, la Maison des Jeux nous a paru bien vide.
Il faut dire que la majorité des personnes est arrivée aux alentours de 21h.
Pour le coup, nous avons du difficilement dépasser la dizaine de personnes. Mais cela ne nous a pas empêcher de beaucoup nous amuser.
Au niveau des jeux, j'ai vu un Assyria entre Michelle, Benjamin, Bubu et un 4e larron (je sais même plus qui c'était... Olivier peut-être ?), Un Yspahan avec extension entre Bubu, Michael et Paul, un Small World regroupant 3 pseudos nouveaux et un RTTA. Il y avait également une soirée thématique "Ken Follett" puisque Arnaud, Guillaume, Jeoffrey et moi-même avons enchaîné les Piliers de la Terre et Un Monde sans Fin.
Direction donc Kingsbridge où, dans un premier temps, nous avons bâti de nos petites menottes la grande Cathédrale de l'Evêque. C'était pour moi la 3e partie des Piliers de la Terre en une semaine. J'étais donc particulièrement chaud. Pourtant, c'est Arnaud qui commençait sur les chapeaux de roue. Il tentait une stratégie Rush très impressionnante et qui s'appuyait sur 3 points parfaitement complémentaires :
1- miser sur le sable et les artisans associés (gâcheur de mortier / Potier)
2- profiter du faible coup en ouvriers de la collecte de sable pour aller aux croisades (2 PV à chaque tour, ou presque)
3- utiliser au moins un de ses bâtisseurs pour aller demander grâce au prieuré (2 PV également).
Et force est de constater que ça marchait du tonnerre. Dès le deuxième tour, il avait pris une avance de 4 points sur le second. Et cette avance ne cessait de s'amplifier au point que tous les joueurs à la table ont commencé à se dire que la partie était pliée. Mais comme le dit la fable de La Fontaine, rien ne sert de courir, il faut partir à point. A trop peu miser sur les artisans, Arnaud s'est ainsi peu à peu essoufflé quand Guillaume, Jeoffrey et surtout moi commencions à accumuler les points à l'aide de nos ressources. Surtout, il a souffert de la concurrence de Guillaume sur le sable... une concurrence qui en pardonne pas tant les points de victoire obtenu grâce au sable sont en général coûteux en ressources.
De notre coté, Jeoffrey et moi nous court-circuiteront que très rarement : je débuterais sur le bois et lui sur la pierre, avant de finir tous les deux sur la pierre. Mais même là, nous arriverons chacun à obtenir ce que nous voulions sans vraiment gêner l'autre. N'ayant personne donc pour m'empêcher de faire mon bonhomme de chemin, je n'avais plus qu'à collecter les ressources, rester le plus riche possible (afin de toujours pouvoir payer la pose de mes pions), prendre le plus souvent la 1ère place (à chaque fois que les prochains artisans s'annonçaient intéressant en fait) et espérer que mes bâtisseurs sortent dans les premiers. Sur ce plan là, j'ai plutôt été gâté ! Certains parleront de chance insolente, d'autre d'un jeu "qui se goupille bien"
... Toujours est-il que cela va me permettre (mais à prix coûtant !) de chaque fois récupéré ce que je veux, ou presque. Mieux, les seuls fois où mes pions ne sortiront pas en premier, Jeoffrey et Guillaume me feront le cadeau... de passer :shock: Bref, je sens bien que la partie s'annonce bien pour moi mais je reste très sceptique quant à ma capacité à rattraper Arnaud et ses 8 points d'avance.
Si moi j'ai de la chance au tirage, ce ne sera pas vraiment le cas de Guillaume et, surtout, de Jeoffrey. Souvent derniers, ils devront se contenter des miettes. Ce qui ne les empêchent pas de rester dans le peloton. Ce n'est que dans les deux derniers tours que le manque d'artisans puissants de Guillaume va commencer à se faire sentir. Il va petit à petit dévisser au score et ne dépassera pas les 39 points finaux ! La victoire se jouera donc entre Arnaud, toujours 5 points devant, Jeoffrey, 1 point devant moi, et moi. Le dernier tour s'annonce décisif. Je décide donc, bien inspiré par le coup qu'avait réalisé Sebastien à notre partie de mardi dernier, de m'adjuger la première place. Avantage que je rentabiliserait très largement en achetant immédiatement le sculpteur niveau 6 (1 pierre donne 2 points. 4 fois). Ayant de la pierre en trop, j'envoie mon premier bâtisseur en France, pour pouvoir réutiliser mon sculpteur. Ce faisant, je ferais couiner Arnaud qui comptais sur cet emplacement pour faire mieux que les 4 points qu'il enchaîne depuis le début de la partie. Mon principal concurrent étant donc mis involontairement hors circuit, je n'ai plus qu'à dérouler le reste du tour.
Je termine premier avec 58 points, contre 49 pour Arnaud, 46 pour Jeoffrey et 39, donc, pour Guillaume.
Je retiendrais de cette partie qu'avoir ses bâtisseurs qui sortent en premier n'est pas toujours si "ultime". Certes j'en ai bien profité. Mais ma victoire, je la dois selon moi, davantage à mes 3 premières places qui me permettront d'acheter de bons artisans. Premières places que j'ai chaque fois acquise avec mon dernier bâtisseur. Surtout, avoir ses bâtisseurs qui sortent du sac en premier a un coup... qui oblige forcément, à un moment ou à un autre, à griller des actions pour regagner l'argent perdu. Ce que n'a pas à faire (ou moins) celui qui sort plus tard. Dans mon cas, j'avais obligation de prendre du bois pour faire marcher mon menuisier (+ 8 or) et m'assurer de toujours m'affranchir des impôts. Le débat est bien entendu ouvert
Si tout s'était super bien goupillé pour les Piliers de la Terre, il en a été autrement pour un Monde sans Fin, sa "suite".
La Cathédrale construite, ce nouveau jeu nous propose d'aménager la ville alentours en construisant un pont, un clocher, etc et en soignant la peste.
Le coeur du jeu repose sur des évènements aléatoires tirés à chaque début de tour qui vont non seulement affecter en bien ou en mal les joueurs (un peu à la Piliers de la Terre, justement) mais également leur distribuer différents bonus (blé, piété, pierre, etc). Pour le reste, chaque joueur à 12 cartes d'action et devra en jouer 6 par Période (4 périodes dans le jeu, donc 24 tours). Petite subtilité, chaque joueur devra en même temps qu'il joue sa carte action, en défausser une face cachée. Ainsi au fur et à mesure de l'avancée de la Période, les possibilités du joueur se réduisent et sa capacité à changer de fusil d'épaule avec. Ajoutez à cela un système d'impôts que les joueurs doivent absolument payer à la fin de chaque période, sous peine de très gros malus, et vous obtenez un jeu extrêmement frustrant (dans le bon sens du terme), tournant limite à la course contre la montre, tendu comme un string et très tactique (n'espérez pas planifier vos actions... Même sur une période !). Qui plus est, l'ambiance hier autour de la table était excellente et chacun y allait de sa beuglante contre un joueur ayant attribué les ressources contre NOS intérêts ou pleurant contre les évènements parfois violents. Sans parler du moment couperet du paiement de l'impôt (sal...rie de blé !!!!!). Nous avons donc beaucoup ri et cela a certainement contribué à rendre le jeu vraiment passionnant.
Au niveau du déroulement de la partie, Jeoffrey nous a fait un très joli cavalier seul les 3/4 du jeu, preuve s'il en était qu'il est un adversaire redoutable (et qu'il avait déjà joué
). Toutefois, il cèdera finalement son avance face à Guillaume et moi. Un Guillaume bien plus inspiré que sur les Piliers de la Terre mais dont on ne donnait pas cher en début de partie (avec jusqu'à 9 points de retard sur l'avant-dernier, on pouvait se demander s'il avait compris le but du jeu
). Finalement, après un sprint final haletant, il me dépassera en profitant, lâchement, de tout son or accumulé (+4 points de victoire). Un très grand bravo à lui : personne ne l'a vu venir !
A refaire
Ps : oula ! Ca c'est du pavé
