Vendredi, je n'ai joué qu'à trois jeux dont une bonne et une moins bonne surprise.
La bonne surprise, c'était
1960 : Kennedy contre Nixon. Une partie où je jouais Kennedy et Arnaud, Nixon. Les premières semaines de campagne sont nettement en ma faveur : de savantes combinaisons d'évènements me permettent de prendre la main au Sud, du Texas à la Floride, et au Midwest (tous les états sauf 1). Dans le même temps, je prend position sur les enjeux et la presse. Arnaud me rejoint à l'Est et commence à faire campagne à New York et en Pennsylvanie.
Le débat se rapproche et mon avance s'accentue encore. Toute la carte des Etats-Unis s'est couverte de bleue (ou presque). Mais Arnaud a pris l'avantage sur les 3 plus gros Etats : N.Y, Pennsylvannie et Massachussets. Sans oublier la Californie qu'il contrôle depuis le début. N'ayant rien d'autre à faire, j'utilise presque toutes mes actions pour le contrer, alternant entre la prise de PC et l'application des évènements. La lutte est acharnée et chacun s'entête à reprendre la main. Je sais que je peux me le permettre grâce, justement à mon avance acquise jusque là sur le reste de la carte. Heureusement, mes placements réguliers sur les enjeux me permettent dans l'ensemble d'avoir plus de jetons momentum que Nixon, et donc d'activer les évènements qu'il joue, qui me sont favorables. Dans le même temps, grâce à mon positionnement sur les enjeux, j'ai des appuis de la presse un peu partout : Midwest, Est et Ouest. Il n'y a malheureusement que peu d'Etats Neutres.
Arrive enfin le débat ! J'ai personnellement misé sur la Defense et sur les Droits Civiques, laissant l'économie (1 carte) à Nixon. Je remporte ainsi le premier enjeu, la Défense mais me fait avoir comme un bleu sur les Droits Civiques alors que je pouvais remporter la mise ! Heureusement, Arnaud avait totalement négligé l'Economie et grâce à une simple carte (merdique), j'arrive à gagner le dernier enjeu. Je mène donc 6 à 3, avance que j'utilise pour rendre neutre New York.
Commence alors la dernière ligne droite avant le jour de l'élection. Deux semaines palpitantes où Arnaud et moi allons nous rendre coup pour coup sur les 3 mêmes états. La chance semble de mon coté puisque je tombe sur une carte Pennsylvanie et une autre N.Y. Je les conserve jalousement pour demander un recompte des voix le jour de l'élection. Mon objectif est dès lors clair : maintenir relativement faible la main mise de Nixon sur ces 2 Etats. Au dernier tour, je continue mon travail de sape, en prévision du recomptage. Je pose également un évènement qui permettra au possesseur du Connecticut (moi) de refaire un décompte en Californie. Tout semble aller pour le mieux et je me dirige tranquillement vers une large victoire. Quand soudain, Arnaud change totalement de tactique. Il quitte précipitamment la Région de l'Est et m'attaque sauvagement au Sud, région pourtant acquise naturellement au parti de l'Ane. En quelques coups, il me reprendra le Texas (26 voix !!) et deux autres Etats (15 voix environ chacun). Je le laisse faire, préférant m'assurer la prise de New York qui finit ainsi la partie sans cube (mais j'ai l'appui de la presse
).
Jour de l'Election ! Arnaud demande à refaire les décomptes dans 4 états dont... New York !!! Pire la chance est avec lui puisqu'il pioche 2 cubes de sa couleur du sac. Je le contre en demandant également un nouveau décompte. Mais je pioche 3 cubes de sa couleur et ne perd ainsi New York que je pensais acquis
Même chose pour la Pennsylvannie où malgré un recomptage, je perd (je pioche encore 1 seul cube à moi alors qu'il m'en fallait 2 pour rendre neutre l'état). Mon avance a fondu comme neige au Soleil et, quoiqu'encore confiant en la victoire, je sens que tout va se jouer en Californie. Grâce à ma carte évènement, je fait un gros décompte (5 cubes) en Californie. Las, j'arrive à peine à rendre neutre l'Etat (grâce à l'appui de la presse, il passerait de mon coté) alors que je pouvais espérer beaucoup mieux ! Arnaud contre attaque en utilisant sur la Californie le décompte donné par un évènement qu'il avait joué plus tôt. S'il pioche le moindre cube à sa couleur, je perd cet Etat et ce serait un énorme coup dur vu le nombre de Grands Electeurs qu'il représente. Trois cube bleus.... Ouf !!! J'emporte donc la Californie
Décompte final : chacun additionne les voix obtenues. J'arrive à 301 contre 232 pour Nixon. La Californie donnant 32 voix, autant dire que c'était short. En effet, si je l'avais perdu, les scores auraient été de 269 contre 264.... à un cheveu ! Finalement, m'acharner sur N.Y et la Pennsylvannie n'a pas porter ses fruits alors que, dans le même temps, l'offensive d'Arnaud au Sud, au dernier moment, m'a fait mal (50 voix perdues... soit un différentiel de +100 !). Bien joué à lui !
Après cette partie palpitante, un petit intermède sur
Mr Jack à N.Y où la situation se dégrade rapidement pour Jack (moi) au point que je sens venir la fin. Heureusement, alors qu'il ne reste que deux suspects, Arnaud se trompe de cible et accuse le mauvais bougre. Je l'emporte sans vraiment comprendre comment...
Le troisième jeu était
Sid Meier's Civilization : The Board Game à 2 contre Olivier. Partie commencée vers minuit et terminée à presque 3h30 du matin !! Très longue partie donc, due principalement à Olivier qui a encore un peu de mal avec la quantité de choix qui sont offerts à chaque tour. Alors, vous vous demandez certainement pourquoi en introduction, j'ai parlé de "moins bonne surprise". Simplement parce que cette configuration 2 joueurs m'a clairement laissée sur ma faim. Disons même qu'elle ne m'a pas convaincu...
La faute au militaire et au fait que chaque joueur joue deux fois de suite (en tant que dernier joueur puis en tant que premier). Résultats, Olivier m'a mis une pression énorme tout au long de la partie et ce n'est que grâce à ma meilleure connaissance du jeu que j'ai pu finalement renversé la situation et l'emporter. Et encore, j'ai eu beaucoup de chance en tirant les 2 généraux qu'il restait coup sur coup ! Le plus dérangeant, c'est que, Ronan m'ayant prévenu, j'avais rapidement blindé en militaire : 4 unités (au lieu des 3 de base), 2 barracks puis l'amélioration rapide de ma cavalerie ! Avec le recul, il me semble qu'il était difficile de faire beaucoup mieux sans totalement occulter toute autre stratégie. Et pourtant cela n'a pas suffit alors que, comble du comble, Olivier n'a pas vraiment mis le paquet sur le militaire.
Le tournant en fait a été le 5e tour. Je commence le tour et, étant largement en avance sur le militaire, je décide de jouer l'économie. C'est au tour d'Olivier. Et là, patatra ! Au même tour, il construit 2 barracks (+4 en militaire) et grâce à la culture, pioche 1 général. Résultat, en 1 tour de jeu, je passe d'un avantage de +4, une unité de plus et une cavalerie plus puissante... à un malus de -4 ! Olivier saute sur l'occasion et m'attaque. Grâce au fer qu'il a récupéré sur un village, il m'élimine 2 unités et moi une seule. Sauf que la sienne est ressuscitée grâce au pouvoir du Chinois. Et me voilà avec seulement 2 unités en stock, un malus de -4 et c'est à lui de jouer en premier au tour suivant ! Ouch...
Le reste de la partie, Olivier a continué à m'attaquer sans relâche, me ralentissant considérablement en m'obligeant à tout miser sur le militaire... pour rien puisqu'à l'attaque suivante, la plupart voir toutes mes unités récemment créées étaient tuées. J'ai donc passé 8 tours et quelques à me battre contre le vent, repoussant jusqu'au tour suivant, une fin qui semblait inéluctable. Particulièrement usant... Ce n'est que grâce à la technologie et à quelques erreurs de mon adversaire que j'ai finalement pu reprendre l'initiative et, surtout, gagner les 5 points d'économie qu'il me manquait pour gagner.
En conclusion, si l'aspect militaire et la chance lors du tirage des personnages illustres sont compensables à 4 joueurs, leur effet est monstrueux à 2. Sans parler de l'aspect diplomatie qui permet à 4 de se liguer contre le gros méchant afin de limiter son avance et de rééquilibrer les débats. Pas convaincu donc...