Hier soir, nous avons dépassé la dizaine... grâce à la venue de 3 nouveaux dont Paul s'est gentiment occupé (en les lançant sur un DiXit notamment). Pour les autres, c'était un peu plus costaud (Troyes et d'autres jeux :P ).
Guillaume et moi, privé de notre éternel compère Arnaud, nous sommes donc lancés dans un 1960 : Kennedy vs Nixon.
Ayant déjà 3 parties à mon actif, je me chargeais de l'explication des règles : un jeu de majorité où chaque joueur va tenter d'obtenir le soutien des 50 Etats (et de leurs Grands Electeurs) et des médias. Le tout, se fait grâce à des cartes que l'on peut jouer soit pour l'évènement (réel) qu'elles représentent (Le Soutien Tardif de Eisenhower, Le Genou en Vrac de Nixon, etc), soit pour les Points de Campagne qu'elles proposent. Comme chaque carte favorise clairement un candidat et qu'un joueur peut activer l'évènement d'une carte jouée par son adversaire, on comprend vite qu'en plus d'être un jeu de majorité très tendu, 1960 est surtout un jeu de gestion de sa main de carte : comment faire au mieux avec ce que j'ai ? Vaut-il mieux jouer cette carte pour ses PC, quitte à ce que mon adversaire l'active ? Où dois-je la mettre dans ma stratégie de campagne, quitte à me pénaliser lors du débat ?
Des questions de ce genre, le jeu en est truffé. Et c'est ce qui en fait tout l'attrait ! Des choix cornéliens, l'impression de (re)vivre la campagne grâce aux évènements et à la carte des USA qui se remplit de cubes à notre couleur (ou pas :P ), beaucoup de tension...
Guillaume s'en est rapidement rendu compte et s'est plongé corps et âme dans la partie. Ne connaissant pas bien le jeu, il est parti sur ce qui semble, au premier abord, le plus rentable : aller distribuer les poignées de main auprès des gentils américains pour les inciter à voter pour lui. Une stratégie plutôt payante lors des premiers tours : la carte se remplit assez vite de cubes bleus démocrates. Je limite la casse en le contrant du mieux possible sur les Etats rapportant le plus de voix : New York, Massachussets, Texas, Californie, etc.
Surtout, mes cartes ne m'étant que rarement favorables et Guillaume me pénalisant largement lors des 3 premiers tours grâce à des évènements plutôt violents, je suis rapidement restreint à multiplier les discours sur mon programme (Position sur les Enjeux) : Defense, Economie, Droits Civiques... aucun sujet clé ne m'échappe. Le retour sur investissement tarde néanmoins à venir : certes je récupère ainsi beaucoup de jetons momentum mais Guillaume joue suffisament bien le coup pour que je ne puisse que peu (ou pas du tout) les utiliser. Ma main mise sur les enjeux lors des 5 premiers tours portera néanmoins ses fruits dès la fin du débat.
En effet, l'arrivée du débat provoque de grosses sueurs froides chez mon adversaire. Comme la plupart des débutants, il a placé en Stratégie de Campagne des cartes à mon avantage, pour éviter de me voir les activer lors des tours précédents. Malheureusement, ses cartes vont me favoriser lors du débat et permettre à Nixon de tourner en ridicule un Kennedy bien mal à l'aise devant les caméras. Les sondages au lendemain du débat sont unanimes : 9-0 pour moi ! Un tel engouement dans la population me permet de largement rééquilibrer l'échiquier politique. Le Middle Est, la Californie et New York, un temps passé sous le contrôle démocrate, reviennent dans le giron républicain.
Dès lors, je n'ai plus qu'à enfoncer le clou : laissant totalement tomber les enjeux, ou presque, je me concentre lors des 2 derniers tours avant l'élection sur la campagne : Midwest, Est, Sud... je voyage beaucoup, serre beaucoup de mains et renforce peu à peu mes positions. Au point que le doute commence à tenailler mon adversaire : il sent sa défaite arriver à grands pas.
Les dernières tentatives de Kennedy ne changeront rien : le jour de l'Election, c'est bien le visage souriant de Nixon que les télévisions du monde entier associent à celui du Président des Etats-Unis. Victoire sans appel : 332 à 205 !
Bien sûr, ma victoire est toute relative : Guillaume découvrait le jeu. Et comme celui-ci n'est pas, finalement, si facile à appréhender tant il offre de choix cornéliens, on peut dire qu'il s'en est plutôt bien sorti. Je redoute déjà la revanche
Après cet excellent moment ludique, nous avons récupéré Maxime et Fabrice. Nous nous sommes donc lancés dans un Egizia, un excellent jeu de placement à la Caylus mais dont toute l'originalité et le sel tiennent dans le fait que les différentes actions sont réparties tout au long du nil et que les joueurs ne peuvent jamais remonter en arrière (cad : prendre une action précédent une qu'ils ont déjà prises). Simple mais efficace.
Assez rapidement, Guillaume et Maxime se détache. Pour ma part, je fais bien attention de rester en arrière pour rester 1e joueur. Une stratégie quelque peu mise à mal par Fabrice... qui va très mal gérer la nourriture (notamment à cause de quelques coups fourrés de Maxime) et donc perdre tout au long du jeu ENORMEMENT de points (20 ? 30 ?).
Dès le tour 3, j'accélère la cadence et remonte sans trop de mal mon retard. Dès lors, c'est le mano à mano avec Guillaume tandis que Maxime commence à accuser le coup (trop de cartes bonus et de pierre, pas assez de force de travail). Guillaume et moi allons dansé une valse : un coup, c'est lui qui mène ; un coup moi. Finalement, lors du dernier tour, je vais me faire avoir sur les différents chantiers (je n'irai qu'à la Pyramide) ce qui va lui permettre de revenir à ma hauteur puis, grâce aux pierres gardées, de me dépasser.
Victoire donc de Guillaume (106 pts ?), suivi de moi (99 pts), Maxime (82 ?) puis Fabrice (64). Concernant le jeu, Maxime (qui avait déjà joué) et Fabrice ont beaucoup aimé. Guillaume un peu moins... Il faut dire que mis à part ce système de Nil, le jeu reste un très classique jeu de pose.